Heures Supplémentaires en Belgique : Le Guide Complet

Publié le
19/5/2025
Heures Supplémentaires en Belgique : Le Guide Complet
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Travailler au-delà de ses horaires habituels est une réalité pour de nombreux salariés belges. Que vous soyez employeur ou travailleur, comprendre le fonctionnement des heures supplémentaires est essentiel pour garantir le respect de vos droits et obligations. Ce guide détaille la réglementation belge en matière d'heures supplémentaires, leur rémunération et les protections prévues par la loi.

Définition : qu'est-ce qu'une heure supplémentaire ?

En Belgique, une heure supplémentaire correspond à toute prestation de travail effectuée au-delà de la durée du travail normale fixée par la loi. Concrètement, il s’agit des heures prestées au-delà de 8 heures par jour ou 38 heures par semaine (ou moins selon les conventions collectives applicables dans certains secteurs). La définition d’une heure supplémentaire dépend donc de la durée du travail légale en vigueur.

Ces heures ne sont pas ordinaires et doivent répondre à des critères précis pour être considérées comme légales. En principe, un salarié ne doit pas dépasser la durée du travail fixée par la loi, sauf exceptions prévues par la réglementation. Elles sont strictement encadrées par la législation belge qui prévoit leur justification, leur limitation et leur compensation.

Différence avec les heures complémentaires

Il ne faut pas confondre les heures supplémentaires avec les heures complémentaires, qui concernent spécifiquement les travailleurs à temps partiel. Les heures complémentaires sont celles prestées au-delà de l’horaire contractuel à temps partiel, mais sans dépasser la durée normale d’un travail à temps plein (38 heures/semaine). Les heures complémentaires ne doivent donc jamais excéder le cadre du travail à temps plein.

Exemple : Un salarié travaillant normalement 30 heures par semaine qui preste 35 heures effectue 5 heures complémentaires. S’il dépasse 38 heures hebdomadaires, les heures au-delà deviennent des heures supplémentaires et sont soumises à un régime différent.

Il est important de noter que la partie de la réglementation relative aux heures complémentaires diffère de celle qui encadre les heures supplémentaires.

Cadre légal des heures supplémentaires en Belgique

La législation belge sur les heures supplémentaires repose principalement sur la loi du 16 mars 1971 sur le travail et ses modifications ultérieures. Ce cadre légal vise à protéger le travailleur tout en permettant une certaine flexibilité pour les entreprises. Différents dispositifs légaux ont été mis en place par le gouvernement afin d’encadrer précisément les heures supplémentaires.

Toute modification de la législation fait l’objet d’une publication officielle.

Durée maximale de travail (journalière, hebdomadaire)

La loi belge établit des limites claires :

  • Maximum 9 heures par jour (8 heures normales + 1 heure supplémentaire)
  • Maximum 40 heures par semaine (ou 38 heures selon les secteurs)

Ces limites peuvent être dépassées uniquement dans certaines circonstances précises prévues par la loi, comme un surcroît extraordinaire de travail ou une situation de force majeure.

Dans certains cas exceptionnels, une augmentation temporaire du nombre d’heures supplémentaires autorisées peut également être prévue par la législation.

Période de référence et limite interne

Les heures supplémentaires sont comptabilisées sur une période de référence, généralement trimestrielle, mais pouvant aller jusqu’à un an selon les accords sectoriels. Cette période permet de calculer une moyenne de temps de travail.

La Belgique a également instauré une “limite interne” qui fixe à 143 heures le nombre maximal d’heures supplémentaires qu’un travailleur peut prester sans obligatoirement prendre un repos compensatoire. L’application de cette limite interne est soumise à certaines conditions définies par la loi. Une fois cette limite atteinte, un repos compensatoire devient obligatoire avant de pouvoir à nouveau prester des heures supplémentaires. La prolongation de certaines périodes de référence peut être décidée par le gouvernement en fonction des besoins économiques.

Exceptions et régimes de flexibilité

Certains secteurs ou fonctions bénéficient de règles spécifiques :

  • Personnel de direction et personnes de confiance
  • Secteur médical et de soins
  • Transport
  • Secteur Horeca
  • Travail saisonnier

La majorité de ces règles concernent principalement les salariés du secteur privé, à l’exception de certaines catégories comme les représentants de commerce ou le personnel de direction, qui peuvent être soumis à des régimes particuliers.

Des régimes de flexibilité peuvent également être mis en place par convention collective, permettant d’adapter les horaires en fonction des besoins de l’entreprise, avec des semaines plus chargées compensées par des semaines plus légères.

Les différents types d'heures supplémentaires

Il existe plusieurs catégories d’heures supplémentaires en Belgique, chacune répondant à des conditions spécifiques concernant les prestations supplémentaires effectuées par les collaborateurs.

Heures supplémentaires "classiques" (ou involontaires) : justifications et procédures

Ces heures ne peuvent être prestées que dans certains cas précis :

  • Travaux pour faire face à un accident survenu ou imminent
  • Travaux urgents à effectuer aux machines ou au matériel
  • Travaux commandés par une nécessité imprévue
  • Surcroît extraordinaire de travail

Pour ces dernières, une procédure d’autorisation préalable est généralement requise auprès de la délégation syndicale et parfois de l’Inspection sociale.

Le paiement de ces heures supplémentaires est soumis aux cotisations sociales habituelles, ce qui impacte la rémunération nette perçue par le salarié.

Heures supplémentaires volontaires : accord du travailleur et conditions

Depuis 2017, la loi permettait déjà à chaque travailleur de prester jusqu’à 120 heures supplémentaires volontaires par an. Ce quota correspond à 120 heures supplémentaires, instauré dans le cadre de dispositifs temporaires ou permanents pour permettre aux salariés d’augmenter leurs revenus ou de bénéficier d’avantages fiscaux.

Ces heures nécessitent :

  • Un accord écrit entre l’employeur et le travailleur
  • Un renouvellement tous les six mois de cet accord
  • Elles sont payées avec sursalaire mais ne donnent pas automatiquement droit à un repos compensatoire

L’accès à ces 120 heures supplémentaires volontaires est soumis à certaines conditions légales, notamment le respect du plafond annuel et la formalisation de l’accord écrit. Ces heures donnent également droit à des sursalaires spécifiques, conformément à la réglementation en vigueur.

Heures supplémentaires de relance (selon actualité)

Dans le contexte post-COVID, des heures supplémentaires de relance ont été introduites temporairement. Ce dispositif accorde un crédit d’heures supplémentaires aux travailleurs concernés. Elles s’ajoutent aux heures supplémentaires volontaires classiques, portant le total possible à 220 heures par an dans certains secteurs particulièrement touchés par la crise.

La prolongation de ce dispositif a été décidée par le gouvernement jusqu’à une date déterminée.

Heures supplémentaires nettes (focus secteur Horeca)

Le secteur Horeca bénéficie d’un régime particulier avec 300 heures supplémentaires “nettes” par an. Ces heures bénéficient d’un régime fiscal avantageux, permettant une fiscalité allégée pour l’employeur et le travailleur dans le cadre légal défini. Ces heures bénéficient d’avantages fiscaux et sociaux spécifiques, tant pour l’employeur que pour le travailleur, afin de lutter contre le travail au noir dans ce secteur. Le traitement en matière de sécurité sociale diffère selon le type d’heures supplémentaires dans ce secteur, ce qui impacte les cotisations sociales dues.

Rémunération et compensation des heures supplémentaires

Les heures supplémentaires impliquent des compensations financières et/ou en temps de repos. La rémunération des heures supplémentaires constitue également un avantage pour le salarié.

Les majorations sont généralement les suivantes :

  • 25 % pour les 8 premières heures supplémentaires (de la 36e à la 43e heure incluse)
  • 50 % pour les heures suivantes
  • 100 % de majoration pour les heures supplémentaires effectuées un jour férié

Le droit au sursalaire : quand et combien (50%, 100%) ?

Toute heure supplémentaire donne droit à un sursalaire qui s'ajoute à la rémunération normale :

  • 50% de supplément pour les heures prestées les jours ouvrables
  • 100% de supplément pour les heures prestées les dimanches et jours fériés

Ce sursalaire est calculé sur le salaire horaire brut du travailleur.

Exemple pratique : Un travailleur avec un salaire horaire de 15€ qui preste 2 heures supplémentaires un jour ouvrable recevra 15€ × 2 × 1,5 = 45€ pour ces heures (au lieu de 30€ en temps normal).

Le droit au repos compensatoire : règles et exceptions

En plus du sursalaire, les heures supplémentaires donnent généralement droit à un repos compensatoire équivalent. Ce repos doit être octroyé dans les 3 mois suivant la période de référence.

Toutefois, certaines exceptions existent :

  • Les heures supplémentaires volontaires peuvent ne pas donner lieu à un repos compensatoire
  • Dans certains secteurs, le repos compensatoire peut être remplacé par une rémunération supplémentaire avec l'accord du travailleur

Avantages fiscaux liés aux heures supplémentaires

La prestation d’heures supplémentaires s’accompagne d’avantages fiscaux significatifs. Certaines heures supplémentaires bénéficient également d’une exonération partielle de cotisations sociales.

Ces dispositifs permettent d’optimiser la rémunération des salariés tout en réduisant la charge pour l’employeur. Ces mesures s’inscrivent dans le cadre d’un régime fiscal spécifique aux heures supplémentaires.

Pour l'employeur

Les employeurs bénéficient d’une dispense partielle de versement du précompte professionnel sur le sursalaire lié aux heures supplémentaires :

  • 41,25% de dispense pour les entreprises du secteur non-marchand
  • 22,8% de dispense pour les autres entreprises

Cette mesure vise à réduire le coût des heures supplémentaires pour les entreprises et à encourager la déclaration de toutes les heures prestées.

Elle profite également aux collaborateurs, car elle permet d’augmenter leur rémunération nette sur les heures supplémentaires effectuées.

Pour le travailleur

Les travailleurs bénéficient d’une réduction d’impôt sur le sursalaire perçu pour les heures supplémentaires, plafonnée à un certain nombre d’heures par an (généralement 130 heures, mais ce plafond peut atteindre 180 heures dans certains secteurs comme la construction ou l’Horeca).

Cette réduction fiscale rend les heures supplémentaires financièrement plus intéressantes pour les salariés et contribue à la lutte contre le travail non déclaré. Seules les prestations d’heures supplémentaires ouvrent droit à cette réduction d’impôt.

Obligations de l'employeur et droits du travailleur

Le système des heures supplémentaires implique des responsabilités et des protections spécifiques.

Enregistrement du temps de travail

L'employeur a l'obligation légale de mettre en place un système fiable d'enregistrement du temps de travail. Ce système doit permettre de déterminer précisément les heures de début et de fin de chaque journée de travail, ainsi que les pauses.

Cet enregistrement peut prendre différentes formes (pointeuse, registre manuscrit, application numérique) mais doit être accessible aux travailleurs et aux services d'inspection.

Refus des heures supplémentaires volontaires

Un point essentiel à retenir est qu'un travailleur ne peut jamais être sanctionné pour avoir refusé de prester des heures supplémentaires volontaires. Ce refus ne constitue pas un motif valable de licenciement ou de traitement défavorable.

Pour les heures supplémentaires classiques justifiées par la loi (force majeure, travail urgent), le refus pourrait en revanche être considéré comme problématique, sauf raison légitime (obligations familiales impérieuses, problèmes de santé, etc.).

Recours en cas de non-respect des règles

Si les règles relatives aux heures supplémentaires ne sont pas respectées, le travailleur dispose de plusieurs recours :

  • Contacter la délégation syndicale de l'entreprise
  • Saisir l'Inspection sociale (Service Public Fédéral Emploi, Travail et Concertation sociale)
  • Intenter une action en justice devant le tribunal du travail

La prescription pour réclamer des arriérés de sursalaire est de 5 ans à compter de la prestation des heures supplémentaires.

Conclusion

Les heures supplémentaires en Belgique sont strictement encadrées pour protéger les travailleurs tout en offrant une flexibilité nécessaire aux entreprises. La connaissance de ces règles est essentielle tant pour les employeurs que pour les salariés.

La réglementation prévoit des compensations financières attractives et des protections importantes, mais aussi des limitations pour préserver l'équilibre vie professionnelle-vie privée des travailleurs.

Pour une application optimale de ces règles, il est recommandé de consulter les conventions collectives sectorielles qui peuvent contenir des dispositions spécifiques, et de s'adresser aux secrétariats sociaux ou aux organisations syndicales en cas de doute sur une situation particulière.

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