La semaine de quatre jours en Belgique : révolution du travail ou simple utopie ?

Publié le
28/5/2025
La semaine de quatre jours en Belgique : révolution du travail ou simple utopie ?
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Le débat sur la réduction du temps de travail refait surface en Belgique. Alors que certains pays européens expérimentent déjà la semaine de quatre jours, le royaume belge hésite encore entre opportunité et contrainte économique. Cette nouvelle organisation du travail suscite autant d'espoirs que de réticences, questionnant notre rapport traditionnel à l'emploi et à la productivité.

Le concept de la semaine de quatre jours : définition et principes de fonctionnement

La semaine de quatre jours repose sur un principe simple : maintenir le salaire d'un temps plein tout en réduisant le nombre de journées travaillées de cinq à quatre par semaine. Contrairement aux idées reçues, cette réduction du temps de travail peut prendre plusieurs formes.

Le modèle le plus répandu consiste à passer d'une semaine de 38 heures réparties sur cinq jours à 32 heures sur quatre jours. Certaines entreprises optent pour des journées plus longues, maintenant les 38 heures hebdomadaires mais concentrées sur quatre jours. D'autres expérimentent une flexibilité horaire permettant aux salariés de choisir leur jour de repos supplémentaire.

Cette nouvelle approche du temps plein bouleverse les codes traditionnels. Elle questionne l'efficacité réelle de nos horaires de travail actuels et propose une alternative concrète aux demandes croissantes d'équilibre vie professionnelle et personnelle.

Où en est la Belgique ? Débats politiques et premières initiatives

La Belgique avance prudemment sur ce dossier. Le ministre Pierre-Yves Dermagne a récemment défendu l'idée d'une réduction collective du temps de travail, relançant les discussions entre partenaires sociaux. Cependant, les négociations restent complexes, chaque partie avançant ses arguments.

Quelques communes belges ont franchi le pas. Saint-Josse-ten-Noode a mis en place la semaine des quatre jours pour ses employés communaux depuis 2023, devenant ainsi un laboratoire grandeur nature. Cette expérimentation attire l'attention des autres collectivités locales qui observent attentivement les résultats.

Le secteur privé reste plus frileux. Si quelques PME testent le concept, la plupart des employeurs attendent des garanties sur l'impact économique avant de se lancer. Les syndicats, eux, poussent pour une généralisation progressive, y voyant une réponse aux nouvelles aspirations des travailleurs.

La législation belge actuelle n'interdit pas cette organisation, mais ne l'encourage pas non plus. Le cadre réglementaire devra probablement évoluer pour accompagner ce changement de paradigme.

Les bénéfices concrets de travailler quatre jours sur cinq

Les avantages de la semaine de quatre jours dépassent largement la simple satisfaction des salariés. Les études menées dans d'autres pays révèlent des impacts positifs multiples.

La productivité constitue souvent la première surprise. Contrairement aux craintes initiales, les employés travaillant quatre jours maintiennent, voire améliorent leurs performances. La concentration accrue et la réduction de la fatigue compensent la journée de travail en moins.

Le bien-être au travail s'améliore significativement. Les travailleurs rapportent moins de stress, un sommeil de meilleure qualité et une motivation renforcée. Cette amélioration se répercute directement sur l'ambiance de travail et les relations entre collègues.

L'équilibre vie professionnelle et personnelle trouve enfin sa concrétisation. Le jour de repos supplémentaire permet aux salariés de mieux s'occuper de leur famille, de leurs loisirs ou de leur formation. Cette flexibilité horaire répond aux attentes de la nouvelle génération de travailleurs.

Pour les entreprises, les bénéfices incluent une réduction de l'absentéisme, une meilleure rétention des talents et une image d'employeur moderne. Ces avantages peuvent compenser les coûts initiaux de réorganisation.

Les défis et obstacles à surmonter

Malgré ses attraits, la semaine de quatre jours présente des défis réels qu'il faut anticiper. Le premier concerne l'organisation du travail. Certains secteurs, comme les services clients ou la production continue, nécessitent une présence constante difficile à concilier avec des horaires réduits.

L'embauche compensatoire devient souvent nécessaire pour maintenir le niveau de service. Cette contrainte augmente le coût du travail pour l'employeur, remettant en question la viabilité économique du modèle pour certaines entreprises.

La coordination entre équipes peut se compliquer si chaque salarié choisit un jour de repos différent. La communication interne et la planification des projets demandent une réorganisation complète des processus.

Les clients et partenaires externes doivent également s'adapter à ces nouveaux rythmes. Pour les PME en contact direct avec leur clientèle, cette adaptation peut représenter un risque commercial non négligeable.

Enfin, tous les salariés ne souhaitent pas forcément cette réduction du temps de travail. Certains préfèrent conserver leur organisation actuelle ou privilégient des augmentations salariales.

Retours d'expérience : enseignements des pionniers

Les expérimentations menées en Belgique et à l'étranger apportent des enseignements précieux. En Islande, le test semaine 4 jours entreprise a concerné plus de 2 500 employés entre 2015 et 2019. Les résultats ont convaincu : maintien de la productivité et amélioration notable du bien-être des participants.

La Norvège et le Danemark ont également mené des projets pilotes concluants. Ces pays nordiques, déjà reconnus pour leur équilibre travail-famille, confirment l'intérêt du modèle dans des économies développées.

En Belgique, l'expérience de Saint-Josse montre des premiers résultats encourageants. Les employés communaux rapportent une satisfaction accrue et une motivation renforcée. Cependant, le recul reste insuffisant pour tirer des conclusions définitives.

Certaines entreprises privées belges testent également le concept de manière discrète. Si les témoignages restent positifs, ces expériences demeurent limitées en taille et en durée.

L'accompagnement du changement s'avère crucial dans tous les cas étudiés. Les organisations qui réussissent leur transition investissent massivement dans la formation et la communication.

Comment mettre en œuvre la semaine de quatre jours en Belgique : aspects pratiques et légaux

La mise en place de la semaine de quatre jours en Belgique nécessite une approche méthodique. Les entreprises intéressées doivent d'abord évaluer leur contexte spécifique : type d'activité, organisation actuelle et attentes des salariés.

La législation travail belge offre une certaine flexibilité horaire dans le respect du temps de travail légal. Les accords collectifs et les contrats individuels peuvent prévoir des aménagements horaires innovants. Cependant, certains secteurs restent contraints par leurs conventions collectives.

La négociation avec les partenaires sociaux constitue une étape incontournable. Les syndicats, généralement favorables au principe, exigent des garanties sur le maintien des salaires et des conditions de travail. Les discussions portent aussi sur l'évaluation des résultats et les modalités de retour en arrière si nécessaire.

L'adaptation de l'organisation interne demande une réflexion approfondie. Il faut repenser la planification, ajuster les outils de communication et former les équipes aux nouveaux rythmes. Cette transformation peut prendre plusieurs mois.

Le suivi et l'évaluation des résultats permettent d'ajuster le dispositif. Les indicateurs à surveiller incluent la productivité, la satisfaction des salariés, l'impact client et les coûts de fonctionnement.

Quel avenir pour la semaine de quatre jours sur le marché du travail belge ?

L'avenir de la semaine de quatre jours en Belgique dépendra largement de l'évolution des mentalités et des résultats des expérimentations en cours. Les nouvelles générations de travailleurs, plus sensibles à l'équilibre vie-travail, poussent naturellement vers ce modèle.

La pression concurrentielle pourrait accélérer l'adoption. Les entreprises cherchant à attirer les meilleurs talents devront proposer des conditions de travail attractives, dont la flexibilité horaire fait partie intégrante.

L'évolution technologique facilite également cette transition. L'automatisation et l'intelligence artificielle permettent de maintenir la productivité avec moins d'heures humaines. Cette tendance devrait s'amplifier dans les années à venir.

Cependant, la généralisation de la semaine de quatre jours nécessitera probablement une impulsion politique forte. Un cadre légal adapté et des incitations fiscales pourraient encourager les entreprises hésitantes.

La réussite du modèle dépendra aussi de sa capacité à s'adapter aux spécificités sectorielles. Une approche sur mesure, plutôt qu'un modèle unique, semble plus prometteuse pour la Belgique.

En définitive, la semaine de quatre jours en Belgique n'est ni une révolution immédiate ni une simple utopie. C'est une évolution probable du monde du travail qui nécessite une approche prudente mais déterminée. Les prochaines années seront déterminantes pour transformer cette expérimentation en véritable alternative au modèle traditionnel de travail. Le succès de cette transition dépendra de la capacité de tous les acteurs - employeurs, salariés, syndicats et pouvoirs publics - à collaborer pour construire un nouveau paradigme professionnel plus humain et plus efficace.

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